La valeur de l’histoire

La valeur de l'histoire

Ce que je suis, en tant qu’individu, ne se comprend que dans la relation. Elle se situe à la fois dans l’espace et aussi dans le temps. Je ne suis séparable de rien, ni de personne, je porte en moi toute l’histoire, parce que je porte en moi toute l’humanité. Le véritable sens historique est précisément celui de mes racines. Nietzsche emploie dans les Considérations intempestives, la métaphore de l’arbre. A notre époque où l’homme vit comme une feuille au vent, sans attaches et sans racines, il est devenu un consommateur identique à tous les autres sur la planète, consommant le même soda, écoutant la même musique, portant les mêmes jeans, menant une existence qui a quelque-chose d’artificiel, tant les sens du lien avec la Terre et l’Histoire lui échappent. Ce qui lui manque c’est « le plaisir que l’arbre prend à ses racines, le bonheur que l’on éprouve à ne pas être né de l’arbitraire et du hasard, mais sorti d’un passé, héritier, floraison, fruit ». Le mérite de l’histoire est de nous permettre de faire corps avec cette culture et par là, avec toute l’humanité. Se sentir héritier, c’est ainsi éprouver ce sentiment d’avoir reçu du passé un don.

L’histoire garde donc à notre époque un mérite essentiel, celui de pouvoir contrebalancer la dictature médiatique, le conditionnement de masse de l’actuel. Il y a en effet nécessité de disposer d’un contrepoids efficace à l’égard de toutes les images que nous consommons aujourd’hui. Un individu conscient de son histoire, instruit du passé, sait se déprendre des séductions de l’éphémère, il marche davantage les yeux ouverts et n’est pas dupe. Il ne vit plus tête baissée dans le sillon de l’actualité, il contemple un horizon plus large. Il sait que ce dont on fait aujourd’hui grand cas, sera bien peu de choses demain.

D’ap. S. Carfantan, Philosophie et spiritualité, http://www.sergecar.perso.neuf.fr/, leçon 105, la valeur de l’histoire.

jeudi 12 janvier 2012

Concours de la résistance

Mercredi 11 janvier, les quatre élèves inscrits au concours de la Résistance et de la déportation ont eu la chance de rencontrer des témoins rescapés des camps nazis, intervenant sur le thème de cette année "Résister dans les camps nazis". Les témoignages de Mme Chombart de Lauwe, déportée à Ravensbruck, de M. Fridman, déporté à Auschwitz et Buchenwald et M. De la haye, déporté à Buchenwald, furent donc particulièrement émouvants
de gauche à droite, M. Fleury (résistant) M. Lescure (directeur général de la Fondation pour la mémoire de la déportation), Mme Chombart de Lauwe, Mme Doumeau (femme de déporté), M. Fridman et M. Delahaye. Les jeunes ont ainsi davantage pris conscience des conditions de vie extrêmes dans le milieu concentrationnaire où résister était une prise de risque énorme. La volonté de survie, grâce à l'entraide, notamment dans le camp de femmes de Ravensbruck (comme pour nourrir des nouveaux nés avec des biberons fabriqués avec du matériel dérobé...) et surtout la force de demeurer des êtres pensants, emplis de dignité sont restées les plus fortes malgré l'intention de destruction physique et psychologique entreprise par les nazis. Par leur récit, ils nous ont rappelé les valeurs essentielles de liberté et de dignité nécessaires pour préserver la démocratie. Nos jeunes ont été aussi surpris par la force et la pugnacité de Mme Chombart de Lauwe.
Florian, Thibault, Léa et AelaÏg, nos quatre jeunes participants